Lors de l’ingestion, plus de 30 nerfs et muscles doivent travailler ensemble pour acheminer la nourriture de la bouche à l’estomac. Une dysphagie peut survenir si ces processus soigneusement coordonnés sont perturbés. La dysphagie est un trouble de la déglutition, qui empêche la salive, les aliments ou les boissons de passer de la cavité buccale à l’estomac en toute sécurité.

Le processus d’ingestion vise essentiellement deux objectifs différents:

  1. Transport de la nourriture de la bouche à l’estomac
  2. Protection simultanée des voies respiratoires inférieures

Ces deux composants sont essentiels à une alimentation sûre. Une bonne prise en charge nutritionnelle peut aider vos patient·es à se nourrir à la fois en toute sécurité et en quantité suffisante. La combinaison de différentes formes d’alimentation peut contribuer à maintenir la meilleure qualité de vie possible pour les personnes atteintes de dysphagie.

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Dysphagie: symptômes

Les indications et les premiers signes de dysphagie peuvent être les suivants:

  • étouffements fréquents, sensation de picotement en avalant
  • mastication faible
  • diminution de la consommation d’aliments et de liquides
  • écoulement de salive/nourriture de la bouche ou du nez (production de bave)
  • restes d’aliments et de liquides dans la bouche
  • toux ou raclements de gorge
  • crise d’étouffement
  • modifications du son de la voix (voix avec gargouillis, enrouement)
  • fièvre inexpliquée
  • apparition de pneumonies
  • perte de poids involontaire

La dysphagie n’est pas toujours accompagnée de réflexes protecteurs tels que la toux, les raclements de gorge ou les étouffements. Une telle aspiration, dite silencieuse, est particulièrement dangereuse, car des aliments, des boissons ou de la salive pénètrent dans les voies respiratoires inférieures sans que la personne ne s’en aperçoive immédiatement. Il est possible de détecter un tel problème en présence de poussées de fièvre récurrentes, de production élevée de mucus ou de gargouillis dans la voix en l’absence de toux ou de raclements de gorge, ainsi que lorsque la fréquence des ré-ingestions augmente.

[Source:

Medizinischer Dienst der Spitzenverbandes Bund der Krankenkassen e.V. (MDS): Grundsatzstellungnahme Essen und Trinken im Alter, Mai 2014]

Prévalence de la dysphagie et de la malnutrition dans différentes pathologies

En général, les troubles de la déglutition sont rarement isolés; ils surviennent le plus souvent comme une conséquence ou un symptôme d’une maladie sous-jacente. Les maladies neurologiques ou malignes peuvent être associées à une dysphagie. Les troubles de la déglutition sont particulièrement fréquents en gériatrie. De plus, des dysphagies peuvent survenir à la suite d’une intubation prolongée, par exemple lors d’une intervention chirurgicale majeure.

Quelle que soit la maladie sous-jacente, la dysphagie entrave la consommation d’aliments et peut entraîner une perte de poids involontaire et une carence alimentaire, avec des conséquences sur la guérison ou l’évolution de la maladie. Les dysphagies sont un facteur de risque important de déficits nutritionnels.

Dysphagie-Patient steht auf Veranda und trinkt zufrieden einen Kaffee

Dysphagie neurogène

La dysphagie est l’un des symptômes les plus courants et les plus dangereux de nombreuses maladies neurologiques. Le plus souvent, c’est un accident vasculaire cérébral qui cause le trouble de la déglutition: au cours de la phase aiguë, au moins 50 % des patient·es souffrent de troubles de la déglutition après un accident vasculaire cérébral. Au bout de 6 mois, plus de 10 % souffrent encore d’un trouble de la déglutition ayant des conséquences sur leur état nutritionnel: une méta-analyse montre que la prévalence de la carence alimentaire est de 19 % en phase hyperaiguë, de 37 % en phase subaiguë précoce et de 30 % en phase chronique. Par ailleurs, des dysphagies peuvent survenir au cours de maladies évolutives comme la démence, la maladie de Parkinson ou la sclérose en plaques. Au cours de maladies évoluant rapidement, comme la maladie de Huntington ou la sclérose latérale amyotrophique, presque toutes les personnes concernées auront une dysphagie.

[Sources:

Dziewas R., Pflug C. et al., Neurogene Dysphagie, S1-Leitlinie, 2020, in: Deutsche Gesellschaft für Neurologie (Hrsg.), Leitlinien für Diagnostik und Therapie in der Neurologie. Online: AWMF Leitlinienregister (abgerufen am 01.03.2023);
Wirth R, Dziewas R, Jäger M. et al. Leitlinie der Deutschen Gesellschaft für Ernährungsmedizin (DGEM) in Zusammenarbeit mit der GESEKES, der AKE, der DGN und der DGG: Klinische Ernährung in der Neurologie. Aktuelle Ernährungsmedizin 2013; 38: 257-282;
Huppertz V, Guida S, Holdoway A, Strilciuc S, Baijens L, Schols JMG, et al. Impaired nutritional condition after stroke from the hyperacute to the chronic phase: a systematic review and meta-analysis. Front Neurol. (2022)]

Dysphagie d’origine tumorale, cancer de la tête et du cou

Pour les patient·es ayant un cancer de la tête et du cou, la consommation de nourriture constitue souvent un défi. En fonction de la taille de la tumeur, de sa localisation, du type de traitement et de la durée depuis la fin du traitement, jusqu’à 71 % des patient·es souffrent de troubles de la déglutition, ce qui nécessite un changement ou une modification des habitudes alimentaires. Cela peut entraîner une perte de poids parfois importante chez 80 % des personnes concernées

[Source:

Hutcheson, K.A.; Nurgalieva, Z.; Zhao, H.; Gunn, G.B.; Giordano, S.H.; Bhayani, M.K.; Lewin, J.S.; Lewis, C.M. Two-year prevalence of dysphagia and related outcomes in head and neck cancer survivors: An updated SEER-Medicare analysis. Head Neck 2019, 41, 479-487, doi:10.1002/hed.25412]

Presbyphagie ou dysphagie liée à l’âge

La diminution des muscles avec l’âge est un processus tout à fait normal et affecte également les muscles de la déglutition. À cela s’ajoute une diminution de l’élasticité du tissu conjonctif, une diminution de la production de salive ainsi que de l’odorat et du goût. Ces changements se produisent très lentement, sont généralement très bien compensés et ne nécessitent aucun traitement (pour la presbyphagie primaire). Une maladie supplémentaire, comme une infection urinaire, ou un événement comme une fracture peut entraîner une presbyphagie secondaire, car les faibles réserves disponibles sont épuisées, ce qui peut entraîner une dysphagie avec des limitations sévères.

Cela concerne près de 14 % de l’ensemble des personnes âgées autonomes, environ 30 % des personnes soignées à domicile, plus de 50 % des personnes vivant dans un établissement de soins et environ 70 % des patient·es gériatriques séjournant à l’hôpital. Compte tenu de l’évolution démographique, les troubles de la déglutition liés à l’âge prennent une place de plus en plus importante dans le quotidien clinique.

Les personnes âgées souffrant de troubles de la déglutition sont souvent sous-alimentées, ce qui engendre des conséquences graves, comme la diminution des performances physiques et mentales et, en fin de compte, augmente leur fragilité et leur fait courir le risque de perdre leur autonomie.

[Source:

Muhle et al. Schluckstörungen im Alter. Physiologie und Pathophysiologie. Nervenarzt 2015.86.440-451;
Dziewas R., Pflug C. et al., Neurogene Dysphagie, S1-Leitlinie, 2020, in: Deutsche Gesellschaft für Neurologie (Hrsg.), Leitlinien für Diagnostik und Therapie in der Neurologie. En ligne: Registre des lignes directrices de l’AWMF (consulté le 1/03/2023)]

Dépistage d’une carence alimentaire

La dysphagie est considérée comme un facteur de risque majeur de carence alimentaire; c’est pourquoi l’état nutritionnel général doit toujours être surveillé chez les personnes concernées ou à risque. Différentes méthodes de dépistage, telles que le Malnutrition Universal Screening Tool (MUST) pour adultes, sont disponibles pour détecter d’éventuels déficits nutritionnels.

 [Sources:

Wirth R, Dziewas R, Jäger M. et al. Leitlinie der Deutschen Gesellschaft für Ernährungsmedizin (DGEM) in Zusammenarbeit mit der GESEKES, der AKE, der DGN und der DGG: Klinische Ernährung in der Neurologie. Aktuelle Ernährungsmedizin 2013; 38: 257-282]

Outil de dépistage MUST

L’outil de dépistage MUST est une méthode internationalement reconnue pour identifier, en ambulatoire, les adultes souffrant de carence alimentaire ou ayant un risque de carence alimentaire. Il est recommandé par des sociétés spécialisées telles que la DGEM. Déterminez rapidement l’état nutritionnel à l’aide des données actuelles sur le poids et la taille avec 3 petites questions. Accès à l’outil de dépistage MUST

Prise en charge de l’alimentation en cas de dysphagie

La gravité du trouble de la déglutition dépend de la difficulté à consommer de la nourriture et des recommandations nutritionnelles qui en découlent. Le traitement de la dysphagie doit réduire le risque d’aspiration et éviter la pneumonie. En outre, il est tout aussi important de garantir un apport d’aliments et de liquides suffisant pour éviter la carence alimentaire et la déshydratation.

En cas de troubles sévères de la déglutition (p. ex. au cours de la phase aiguë d’un accident vasculaire cérébral), une carence alimentaire orale (NPO) peut être diagnostiquée. Afin de garantir un apport suffisant en énergie et en nutriments et d’éviter une carence alimentaire, la recommandation médicale peut être de se nourrir à l’aide d’une sonde dans de tels cas. Selon les conditions individuelles, l’alimentation par sonde peut se faire à court terme par une sonde nasale ou à plus long terme par une sonde PEG pour pallier une situation de crise, dans le cadre d’une tentative de traitement de durée limitée (time-limited-trial) ou de façon permanente, et compléter ou remplacer complètement la consommation orale de nourriture.

En cas de troubles modérés de la déglutition, une alimentation de consistance adaptée peut être recommandée dans le cadre du traitement d’orthophonie. Cette adaptation comprend généralement le fait de mixer les aliments et d’épaissir les liquides (par exemple au moyen d’épaississants). On sait bien que les personnes qui se nourrissent avec ce type d’aliments de consistance adaptée ont tendance à consommer moins de nourriture et de liquides. Les raisons en sont multiples: panique à l’idée d’avaler, fatigue due à l’allongement de la durée des repas, choix restreint de menus avec, éventuellement, une présentation peu appétissante des plats, qui ont peu ou pas du tout de goût, et solitude parce que l’on évite la compagnie d’autres personnes. En outre, l’ajout de liquide pour mixer les aliments ne diminue pas seulement la saveur, mais aussi la densité énergétique et nutritive tout en augmentant le volume des repas. Les personnes concernées arrêtent parfois de manger, même si elles ont encore faim.

Des études montrent que les personnes souffrant de dysphagie mangent environ 40 % de moins que leurs besoins calculés. Le risque de carence alimentaire est très élevé. Les lignes directrices recommandent donc d’instaurer une thérapie nutritionnelle lorsque l’apport alimentaire est durablement faible, par exemple en complétant l’alimentation par des aliments buvables médicaux. Les aliments buvables équilibrés, comme Fortimel, contiennent non seulement beaucoup d’énergie dans un petit volume, mais aussi des protéines de haute qualité et tous les nutriments essentiels. Ils sont particulièrement adaptés aux personnes qui ne peuvent consommer que de petites portions. Si les besoins ne peuvent pas être satisfaits par voie orale, une alimentation complémentaire par sonde peut aider.
Pour épaissir les liquides, il est recommandé d’utiliser des épaississants ayant des propriétés de résistance à l’amylase afin d’assurer une déglutition aussi sûre que possible.

Résistance à l’amylase

Les épaississants à base d’amidon sont dangereux. En effet, la salive humaine contient de l’amylase, une enzyme qui décompose déjà l’amidon dans la bouche. Les liquides épaissis avec de l’amidon redeviennent liquides dans la bouche et perdent leur consistance d’origine. Les épaississants résistants à l’amylase, comme nos produits de la marque Nutilis, sont plus sûrs. Grâce aux fibres alimentaires végétales, ils conservent la consistance souhaitée, même au contact de la salive, et favorisent une déglutition plus sûre.

Les troubles de la déglutition successifs à des événements aigus tels qu’un accident vasculaire cérébral peuvent régresser au cours du traitement. S’il n’y a aucune dysphagie ou seulement une dysphagie légère avec un risque d’étouffement minimal, il est généralement possible de manger normalement. Au cours de cette phase de convalescence, les réserves d’énergie et de nutriments de l’organisme, qui ont été épuisées au cours d’une phase antérieure de la maladie, doivent être reconstituées.

Dans le cas des maladies neurologiques évolutives, les premiers symptômes de dysphagie peuvent apparaître dès le diagnostic et se manifester au cours de la maladie.

En cas de carence alimentaire manifeste ou de risque de carence alimentaire ou de décubitus, les lignes directrices recommandent donc des aliments buvables, même si les personnes concernées sont capables de manger.

[Sources:Wirth R, Dziewas R, Jäger M. et al. Leitlinie der Deutschen Gesellschaft für Ernährungsmedizin (DGEM) in Zusammenarbeit mit der GESEKES, der AKE, der DGN und der DGG: Klinische Ernährung in der Neurologie. Aktuelle Ernährungsmedizin 2013; 38: 257-282]

Nutricia – pour une prise en charge optimale de l’alimentation en cas de dysphagie

Afin de rendre l’alimentation aussi simple et sûre que possible en cas de troubles de la déglutition, nous avons mis au point des solutions Nutricia adaptées à chaque situation.

Pour compenser un manque d’énergie et de nutriments, l’utilisation d’aliments buvables hyperénergétiques peut s’avérer judicieuse. Les aliments buvables médicaux, comme Fortimel®, fournissent l’énergie nécessaire et contiennent des nutriments dans un petit volume. Ils sont donc particulièrement adaptés aux personnes qui ne peuvent consommer que de petites portions et chez lesquelles une alimentation traditionnelle ne permet donc pas de fournir suffisamment d’énergie et de nutriments. Une grande variété de saveurs et de consistances améliore la variété, et ce faisant, l’observance.

Lorsque l’alimentation normale est fortement limitée ou n’est plus possible, il peut être nécessaire d’utiliser une alimentation par sonde. Notre alimentation par sonde Nutrison® se distingue par une recette de qualité supérieure et spécialement conçue pour une tolérance exceptionnelle. Grâce à sa gamme complète, Nutrison® offre des solutions pour différents besoins nutritionnels. Son emballage innovant est particulièrement facile à utiliser. Pour garantir une administration simple et sûre, nous proposons des techniques et des systèmes d’application sur mesure avec nos produits Flocare®.

Nutilis® comprend des produits spécialement destinés aux personnes atteintes de dysphagie. Grâce à leur résistance à l’amylase, nos produits Nutilis® garantissent une thérapie nutritionnelle plus sûre, car ils conservent leur consistance dans la bouche, même au contact de la salive. En tant que seul fabricant en Allemagne et en Suisse, nous proposons Nutilis® Aqua, une eau de consistance adaptée pour une meilleure hydratation en cas de troubles de la déglutition. Nutilis® Aqua est également le produit de choix pour le dépistage de la dysphagie et l’entraînement à la déglutition.

Dans le cadre de la thérapie nutritionnelle prescrite, nos produits Fortimel® et Nutrison® aident à assurer les apports en énergie, en protéines, en vitamines, en oligo- et macro-éléments et en liquides.

Les aliments buvables Fortimel® et les aliments pour sonde Nutrison® sont des denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales. Pour les besoins nutritionnels en cas d’incapacité ou de capacité limitée à s’alimenter normalement et suffisamment, ou en cas de carence alimentaire liée à une maladie. À utiliser sous contrôle médical.

Les produits Nutilis® pour l’adaptation de la consistance sont des denrées alimentaires destinées à des fins médicales spéciales. Nutilis® Powder, Nutilis® Clear et Nutilis® Aqua conviennent aux personnes souffrant de troubles de la déglutition. Nutilis® Fruit est indiqué pour les besoins nutritionnels en cas d’incapacité ou de capacité limitée à s’alimenter normalement et suffisamment, ou en cas de carence alimentaire liée à la maladie. À utiliser sous contrôle médical.