De l’allaitement à la diversification classique ou menée par l’enfant en passant par les aliments lactés, l’alimentation de la première année de vie est aussi individuelle que chaque bébé. Découvrez ici tout ce qu’il faut savoir sur la nutrition des 12 premiers mois, le rôle des pré-, pro- et postbiotiques, les apports en vitamines D et K, le risque de carence en fer et les particularités de l’alimentation végétarienne ou végane des nourrissons.

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Prébiotiques, probiotiques et postbiotiques

Un intestin en bonne santé est indispensable au développement d’un système immunitaire performant. Alors que le système immunitaire se renforce déjà dans le ventre de la mère, la formation du microbiote intestinal (anciennement appelé flore intestinale) ne commence qu’à la naissance. Le développement d’un intestin en bonne santé dépend de plusieurs facteurs: le type d’accouchement, l’alimentation de la petite enfance ou encore les traitements antibiotiques ont ici une influence considérable.

Que sont les pré- et postbiotiques?

Les probiotiques sont des micro-organismes utiles qui s’installent dans l’intestin et ont un effet bénéfique sur la santé. Ils contribuent au bon déroulement du processus de digestion et assurent un pH qui empêche la multiplication des bactéries potentiellement pathogènes. Ainsi, ils préviennent les maladies et renforcent les défenses de l’organisme. Il est donc très bénéfique que beaucoup de ces bactéries – notamment les bifidobactéries –colonisent l’intestin.

Les bactéries probiotiques ont besoin de fibres alimentaires

Cependant, pour maintenir l’intestin actif et en bonne santé, les bactéries probiotiques ont besoin d’éléments nutritifs appropriés. Elles se nourrissent de prébiotiques. Ce sont des glucides non digestibles, aussi appelés fibres alimentaires. On les trouve par exemple dans les asperges, les oignons, les poireaux, l’ail ou encore les bananes. Étant donné que les prébiotiques, comme la plupart des aliments, perdent des parties importantes de leurs composants à la cuisson, il est conseillé de consommer suffisamment d’aliments crus, par exemple en salade. Si l’alimentation apporte suffisamment de prébiotiques, le nombre de bactéries bénéfiques augmente et les souches bactériennes nuisibles ont moins de chances de s’établir, ce qui contribue à prévenir les maladies et à renforcer le système immunitaire.

Le rôle du lait maternel

Le meilleur aliment pour les nouveau-nés est le lait maternel. Il apporte à l’enfant tous les nutriments essentiels et soutient le développement de l’intestin et du microbiote intestinal. Le lait maternel favorise la colonisation bactérienne de l’intestin et la croissance de bactéries utiles. Le système immunitaire est ainsi renforcé et l’apparition d’allergies peut être prévenue par l’allaitement. Des études récentes montrent que cet effet s’explique par la grande diversité et la quantité d’oligosaccharides, appelés prébiotiques, et la teneur en bactéries, les probiotiques, du lait maternel. Découvrez les avantages du lait maternel.

Prise de probiotiques déjà recommandée pendant la grossesse

Même pendant la grossesse, ces bactéries utiles sont déjà bénéfiques: des études scientifiques indiquent que les enfants sont moins susceptibles de souffrir de névrodermite si leur mère prend régulièrement des probiotiques (par exemple Bifidobacterium breve M-16V ou Bifidobacterium longum BB536) pendant toute la grossesse[1].

Les substances bioactives modulent le système immunitaire

Outre les prébiotiques et les probiotiques, les postbiotiques ont également des effets positifs sur l’intestin des enfants en bas âge. Les postbiotiques sont des substances bioactives produites par les processus de fermentation contrôlés des probiotiques, tels que les bactéries lactiques, c’est-à-dire des produits issus du métabolisme naturel des bactéries, tels que les acides gras à chaîne courte. Selon les premiers indices découverts par les scientifiques, les postbiotiques ont des propriétés anti-inflammatoires, inhibent la croissance des bactéries pathogènes et soutiennent ainsi le système immunitaire[2; 3].

Préparations pour nourrissons – inspirées du lait maternel

Afin d’exploiter les propriétés protectrices du lait maternel, les chercheur·ses ont mis au point des préparations alimentaires spéciales pour nourrissons, telles qu’Aptamil Pronutra avec des prébiotiques et des postbiotiques. Ces préparations contiennent des combinaisons de composants pré- et probiotiques ou pré- et postbiotiques, également associés dans le lait maternel. Ces laits imitent ainsi l’effet bifidogène du lait maternel et favorisent le développement d’un système immunitaire performant et d’un microbiote intestinal sain – ils influencent ainsi la santé des bébés dès le départ[4]. 

Plusieurs études ont également montré que  des choix alimentaires appropriés chez le nourrisson, par exemple en combinant des prébiotiques et des probiotiques, peuvent favoriser l’apparition d’une tolérance orale, par exemple pour les protéines étrangères dans l’alimentation. Cela permet un développement normal de la tolérance et réduit les intolérances alimentaires et les allergies[5; 6].

Toutes les nourritures pour bébés ne contiennent pas des combinaisons de pré- et de probiotiques ou d’ingrédients pré- et postbiotiques – et n’ont donc pas la capacité de soutenir le système immunitaire grâce à un microbiote intestinal sain. Dès lors, pour que le bébé puisse réellement profiter de tous ces effets positifs, les parents doivent être attentifs à la nourriture qu’ils choisissent. Aptamil propose une large gamme de produits et de services de qualité, adaptés aux besoins des parents et des bébés. Vous trouverez ici de plus amples informations: Aptamil et notre gamme de produits.

Équipe d’expert·es Aptacare – Toujours là pour vous et pour les parents

L’équipe d’expert·es Aptacare se tient à votre disposition et à celle des (futurs) parents pour toute question concernant la grossesse, l’allaitement, l’alimentation du bébé et de l’enfant en bas âge, ainsi que pour toute information sur nos produits.

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  1. Enomoto T, et al. Effects of bifidobacterial supplementation to pregnant women and infants in the prevention of allergy development in infants and on fecal microbiota. Allergol. Int. 2014;63 575–585.
  2. Aguilar-Toalá JE, et al. Postbiotics: An evolving term within the functional foods field. Trends in Food Science & Technology. 2018;75:105-14.
  3. Patel RM, Denning PW. Therapeutic use of prebiotics, probiotics, and postbiotics to prevent necrotizing enterocolitis: what is the current evidence? Clin Perinatol. 2013;40(1):11-25.
  4. Tomar SK etal. Role of Probiotics, Prebiotics, Synbiotics and Postbiotics in Inhibition of Pathogens. Formatex. 2015;717-732.
  5. Alexander DD, Cabana MD. Partially hydrolyzed 100% whey protein infant formula and reduced risk of atopic dermatitis: a meta-analysis. J Pediatr Gastroenterol Nutr. 2010; 50(4):422-30.
  6. Brooks C1, Pearce N, Douwes J. The hygiene hypothesis in allergy and asthma: an update. Curr Opin Allergy Clin Immunol. 2013;13(1):70-7.

Vitamines D & K pour les bébés

Le lait maternel contient presque toutes les vitamines essentielles au bébé en quantité suffisante. Les exceptions sont la vitamine D et la vitamine K, pour lesquelles il existe des recommandations spécifiques pour les nouveau-nés.

Kind im ersten Lebensjahr sitzt im Hochstuhl und isst mit den Fingern

Vitamine D pour les nouveau-nés

La vitamine D est importante, entre autres, pour la constitution osseuse. La lumière du soleil est une source naturelle indispensable pour la production endogène de vitamine D. D’octobre à fin avril, la peau humaine produit peu de vitamine D en raison du faible rayonnement UV sous nos latitudes.

Dans l’enfance, les apports en vitamine D par le lait maternel ne sont pas suffisants pour couvrir les besoins. Le lait maternel contient 12 à 60 UI de vitamine D par litre. Afin de permettre une minéralisation adaptée à l’âge du système squelettique en forte croissance au cours de la première année de vie, la Deutsche Gesellschaft für Kinder- und Jugendmedizin (DGKJ) recommande[1]:

  • une attention particulière aux groupes à risque (notamment par des contrôles réguliers des concentrations sériques de 25-hydroxyvitamine D). Il s’agit notamment:
    ○ des enfants avec une alimentation végétarienne
    ○ des personnes présentant une pigmentation cutanée foncée 
    ○ des personnes exposées à un rayonnement solaire limité (par exemple les malades chroniques)
  • une augmentation de l’apport en vitamine D grâce à la supplémentation – à savoir, pour l’ensemble des nourrissons en Allemagne, en plus de l’apport en vitamine D du lait maternel ou de la nourriture pour bébés, une supplémentation orale de 400 à 500 UI de vitamine D3/jour jusqu’au début du deuxième été (car l’exposition aux UV et la synthèse endogène de vitamine D sont ensuite plus élevées), c’est-à-dire pendant une durée d’un an à un an et demi selon le moment de la naissance.

Pour les enfants âgés de plus de 2 ans, la recommandation est la suivante: exposition protégée au soleil deux fois par semaine d’avril à septembre, de 5 à 30 minutes entre 10 h et 15 h, sans couvre-chef, les bras et les jambes nues et une activité physique intense (au moins une heure par jour) à l’extérieur

L’administration prophylactique de vitamine D recommandée chez le nouveau-né est de

  • 400 à 500 UI (unités internationales) de vitamine D3 par jour jusqu’au début du deuxième été (c’est-à-dire pour les enfants d’un an à un an et demi environ),
  • en association avec l’administration prophylactique de fluor

Vous trouverez des informations détaillées sur le déficit en vitamine D après la première année de vie sur notre page «Alimentation de l’enfant en bas âge».

  1. Wabitsch, M., Koletzko, B., Moß, A. Vitamin-D-Versorgung im Säuglings-, Kindes- und. Monatsschr Kinderheilkd 2011
  2. Bührer, C., Genzel-Boroviczény, O., Jochum, F., Kauth, T., Kersting, M., Koletzko, B., Mihatsch, W., Przyrembel, H., Reinehr, T., von Kries, R., Zimmer, K. Vitamin-K-Prophylaxe bei Neugeborenen: Empfehlungen der Ernährungskommission der Deutschen Gesellschaft für Kinder- und Jugendmedizin (DGKJ). Monatsschr Kinderheilkd 2013;161:351-3
  3. Bührer, C., Genzel-Boroviczény, O., Jochum, F., Kauth, T., Kersting, M., Koletzko, B., Mihatsch, W., Przyrembel, H., Reinehr, T., von Kries, R., Zimmer, K. Vitamin-K-Prophylaxe bei Neugeborenen: Ergänzung zu den Empfehlungen der Ernährungskommission der Deutschen Gesellschaft für Kinder- und Jugendmedizin (DGKJ). Monatsschr Kinderheilkd 2014;162:62-3

Bébé tremble: le tremblement du nouveau-né est-il lié à une carence en vitamine D? 

Les causes du tremblement du nouveau-né sont généralement bénignes. En raison de l’immaturité du système nerveux du nouveau-né, ce problème apparaît souvent au cours des premiers jours de la vie en réponse à différents stimuli[1].

De nouveaux cas montrent toutefois qu’un tremblement néonatal peut aussi être le signe d’une carence en vitamine D chez le nouveau-né[2]: les médecins de l’hôpital universitaire Howard décrivent ainsi deux enfants nés à terme et en bonne santé, à l’exception d’un tremblement. Alors que l’un était allaité exclusivement, l’autre recevait une préparation pour nourrissons. Une carence en vitamine D a été confirmée dans les deux cas.

Vitamine D et prévention du rachitisme 

La vitamine D étant essentielle au développement des os et des dents, les nouveau-nés en ont besoin en quantités particulièrement importantes. Pour la prévention du rachitisme, la Deutsche Gesellschaft für Kinder- und Jugendheilkunde (DGKJ) recommande l’administration quotidienne d’un comprimé de vitamine D de 10 à 12,5 μg (400 à 500 UI) pendant la première année de vie, indépendamment de la production de vitamine D sous l’influence des UV et indépendamment de l’alimentation. La prophylaxie peut être poursuivie pendant les mois d’hiver au cours de la deuxième année[3]. De plus, la vitamine D joue un rôle important dans la défense contre les infections[4] des nourrissons, tout en exerçant des fonctions immunorégulatrices qui préviennent l’apparition des maladies auto-immunes[5].

Vitamine K pour les nouveau-nés

La vitamine K constitue une autre exception en ce qui concerne les apports en vitamines. Elle joue un rôle important dans la coagulation du sang mais, comme la vitamine D, elle n’est présente qu’en quantité relativement faible dans le lait maternel. De plus, les réserves du nouveau-né en vitamine K sont insuffisantes. Par conséquent, son administration prophylactique est systématique chez le nouveau-né pour prévenir les hémorragies dues à une carence en vitamine K.

La DGKJ émet en outre les recommandations suivantes à cet égard[2]:

Forme la plus efficace:

  • Administration intramusculaire unique rapidement après la naissance recommandée en cas de:
    ○ naissance à terme mais en mauvais état général
    ○ suspicion de troubles de l’absorption
    ○ doutes quant à la faisabilité de l’administration de trois doses de vitamine K par voie orale
    ○ prématurité quand le poids à la naissance est inférieur à 1.500 g

  • En raison d’un effet protecteur insuffisant, l’administration postnatale à faible dose de 1 mg de vitamine K par voie orale suivie d’une administration orale quotidienne de 25 μg n’est pas recommandée.

Efficace et toujours recommandée:

  • Triple administration orale de vitamine K le premier jour de vie (U1),
  • puis entre le troisième et le dixième jour de vie (U2) et
  • de nouveau entre la quatrième et la sixième semaine de vie (U3).
  • Cependant, ce traitement prophylactique ne peut pas prévenir tous les cas de saignements ultérieurs liés à une carence en vitamine K.

Dans sa dernière mise à jour de 2014, les recommandations de la DGKJ en ce qui concerne l’administration intraveineuse de vitamine K sont les suivantes[3]:

  • L’administration intraveineuse de routine de vitamine K doit être limitée à la première administration immédiatement après la naissance (U1).
  • Elle est contre-indiquée chez les nouveau-nés présentant une élévation de la bilirubine sérique (hyperbilirubinémie et ictère physiologique du nouveau-né) (U2).
  • Chez les grands prématurés, l’administration intraveineuse ou intramusculaire de vitamine K après la naissance à l’âge d’un mois (U3) doit être complétée par une administration orale de vitamine K.

Carence en fer chez le nourrisson

Le fer fait partie des oligo-éléments essentiels et est donc vital pour chaque personne, à tout âge1.

Pourquoi le corps a-t-il besoin de fer?

Il est impliqué dans différents processus importants dans le corps humain: dans le colorant rouge du sang, l’hémoglobine, il se lie aux érythrocytes afin de transporter l’oxygène et de l’acheminer en quantités suffisantes partout dans l’organisme2. Il est également présent dans la myoglobine, protéine musculaire, ce qui permet aux muscles et aux organes de fonctionner de manière fiable. Cet oligo-élément est impliqué dans de nombreux autres processus biochimiques et physiologiques et peut également influer sur le développement intellectuel.

Bien que le fer soit présent dans de nombreux aliments tels que la viande, les légumineuses et certains légumes, en Allemagne, les apports recommandés ne sont atteints dans aucun groupe d’âge jusqu’à l’âge de la retraite3. Une étude de consommation représentative chez les nourrissons et les enfants en bas âge en Allemagne (étude VELS) a donné des résultats similaires: chez les enfants de 0 à 4 ans, 80 % seulement de l’apport en fer recommandé était atteint1. Néanmoins, l’anémie ferriprive sévère reste très rare en Allemagne3.

Pourquoi une absorption garantie du fer est-elle particulièrement importante chez les nourrissons et les jeunes enfants?

Au cours des deux premières années de vie, l’apport en fer est souvent insuffisant par rapport à l’augmentation rapide de la masse corporelle4. En raison des besoins en fer du cerveau pendant la croissance, il est essentiel d’assurer un approvisionnement suffisant pendant l’enfance. Grâce au taux élevé d’hémoglobine dans le sang fœtal et à l’absorption de fer via le placenta, un nouveau-né dispose déjà de sa propre réserve de fer. Après les six premiers mois de vie, les réserves de fer endogènes sont épuisées et les besoins relatifs en fer provenant de sources externes sont maximaux. Un régime alimentaire diversifié riche en fer  est donc tout à fait décisif, surtout à partir du 2e semestre de vie5.

Causes de la carence en fer chez les nourrissons et les enfants en bas âge

Les causes d’une carence en fer chez le nourrisson peuvent être multiples. Une réduction des réserves de fer néonatales peut se produire dès la grossesse si la mère présente une carence en fer importante2.

Même si le lait maternel reste la meilleure source d’alimentation au cours des premiers mois de vie, sa teneur en fer est naturellement faible et la carence en fer du jeune enfant n’est donc pas rare. L’étude DINO (Dortmund Intervention Trial for Optimization of Infant Nutrition) a évalué le statut martial de 76 enfants 4, 7 et 10 mois après la naissance. L’étude montre que les enfants qui ont été allaités exclusivement pendant l'ensemble de leur premier semestre de vie présentent plus souvent un déficit en fer au cours de leur second semestre de vie. L’équipe de recherche a mesuré les concentrations de ferritine dans le sang6. Une carence en fer précoce supérieure à la moyenne peut entraîner des déficits neurologiques et cognitifs parfois irréversibles plus tard dans la vie7.

Une autre étude a montré que le lait maternel des femmes souffrant d’anémie ferriprive sévère a une teneur en fer significativement inférieure à la normale. Ce n’était pas le cas chez les femmes présentant une carence modérée en fer. Il convient toutefois de noter que les anémies pendant la grossesse surviennent surtout dans les pays en développement – en Allemagne, il s’agit le plus souvent de carences en fer modérées8.

Une alimentation pauvre en fer pendant le 2e semestre de vie  avec un apport insuffisant en fer peut entraîner une carence en fer chez le bébé. Les nourrissons qui sont allaités très longtemps sans supplément de fer ou les bébés qui ont une alimentation végétalienne sont particulièrement touchés2. D’après le plan nutritionnel pour la première année de vie du Forschungsinstitut für Kinderernährung (FKE), les besoins croissants au cours du second semestre de vie ne peuvent être couverts qu’à 54 % par l’alimentation diversifiée9.

C’est pourquoi il est important d’introduire des denrées alimentaires riches en fer à partir de 6 mois. La première purée devrait être à base de pomme de terre et de viande. Un régime végétarien avec des céréales riches en fer est possible. Les préparations de suite dont la composition est semblable à celle des préparations premier âge, mais dont la teneur en fer est plus élevée, peuvent également être utiles pour améliorer l’apport en fer au second semestre de vie 10, 11.

Symptômes d’une carence en fer chez les bébés

Dans la plupart des cas, l’anémie ferriprive est asymptomatique. Cependant, une léthargie, une fatigue accrue, une tachycardie et une perte d’appétit peuvent être les conséquences d’une anémie2..

Les enfants souffrant d’une carence en fer peuvent en particulier présenter des troubles du développement psychomoteur et intellectuel. Le fer joue en effet un rôle essentiel dans le fonctionnement de différentes enzymes au niveau du tissu nerveux et est donc responsable de déficits neurocognitifs6.

En outre, plusieurs résultats de recherche indiquent que le fer peut avoir divers effets sur la sensibilité aux infections. Une carence en fer peut affecter la fonction lymphocytaire, ce qui augmente la sensibilité aux infections12-15.

Étude: une carence en fer chez le nourrisson peut avoir des conséquences à long terme jusqu’à l’arrivée à l’âge adulte

La scientifique Jenalee Doom et son équipe de recherche ont suivi 1.657 nourrissons de la première année à l’entrée dans l’âge adulte, afin d’étudier les effets à long terme d’une carence en fer sur le comportement social et le psychisme des jeunes adultes.

Des différences significatives ont été observées entre les enfants présentant une carence en fer ou une anémie ferriprive entre 12 et 18 mois et ceux ne présentant pas de carence en fer. Selon les observations des parents, les symptômes d’un comportement social problématique tels qu’un trouble de stress post-traumatique, un TDAH et l’agressivité étaient nettement plus intenses chez les enfants ayant présenté une carence en fer ou une anémie ferriprive. Et ce peu importe qu’il s’agisse seulement d’une carence ou d’une anémie, ce qui est préoccupant, selon les auteur·es, car une carence seule est rarement détectée et traitée.

Les enfants ayant reçu des suppléments de fer en bas âge avaient un comportement moins problématique que ceux qui n’en avaient pas reçu. Cependant, de nombreux autres paramètres examinés n’ont pas été modifiés de façon significative par l’administration de fer.

Ces résultats donnent des indications sur l’ampleur de certains symptômes, mais ne peuvent être considérés comme des diagnostics sûrs et reposent uniquement sur l’appréciation des parents et des enfants interrogés7.

Prévenir la carence en fer en cas de régime végétarien/végan pendant la grossesse

Les régimes végétarien  et végan sont de plus en plus populaires dans les pays occidentaux, et on estime que, rien qu’en Allemagne, environ huit millions de personnes mangent végétarien16. Bien que les sociétés savantes soient favorables à une alimentation principalement végétale, elles déconseillent un régime purement végan pendant la grossesse en raison du risque trop élevé de carence nutritionnelle17.

Selon la Société allemande de nutrition (DGE), un régime végétarien pendant la grossesse est en revanche possible. Le fer est, avec l’acide folique et l’iode, l’un des nutriments critiques dans le régime végétarien et on s’interroge de plus en plus sur les conséquences possibles pour le nourrisson dont la mère a une alimentation d’origine végétale. Les réserves de fer du nouveau-né sont constituées pendant la grossesse au détriment de celles de la mère; il convient donc de veiller à ce que les mères aient des apports en fer suffisants pendant la grossesse et l’allaitement. La DGE recommande une consommation quotidienne de 30 mg de fer pendant la grossesse et l’allaitement, soit deux fois plus que chez les femmes non enceintes3..

Les aliments végétaux riches en fer, tels que les produits aux céréales complètes, les légumes tels que les épinards, les pois, le fenouil, les blettes, les salsifis et les légumineuses, devraient être intégrés au menu. L’absorption du fer est améliorée si les aliments végétaux riches en fer (comme le millet, le seigle, les légumes-feuilles, les haricots, les lentilles) sont toujours accompagnés d’un aliment riche en vitamine C (comme le jus d’orange).

Même s’il n’est pas déconseillé d’opter pour un régime végétarien pendant la grossesse et l’allaitement, il faut insister sur l’importance d’un apport suffisant en fer9. Il faut garantir non seulement le bien-être de la mère, mais aussi la santé optimale de l’enfant. Le lait maternel joue ici un rôle déterminant et constitue la meilleure nourriture pour le nourrisson durant les premiers mois de vie, notamment en raison de ses apports nutritionnels. Si l’allaitement n’est pas possible, l’utilisation de préparations pour nourrissons conventionnelles fabriquées industriellement permet de garantir un apport suffisant en nutriments, y compris en fer, au cours des premiers mois.

Dépistage néonatal: identifier les maladies chez le nouveau-né

Les maladies rares posent des défis majeurs aux médecins et aux patient·es. On en recense environ 8.000, par exemple l’hyperplasie congénitale des surrénales, la maladie du sirop d’érable ou le déficit en biotinidase.

Au total, on estime qu’environ quatre millions de personnes souffrent d’une maladie rare en Allemagne[1]. La plupart de ces maladies sont congénitales et certaines d’entre elles sont si rares que la probabilité de voir des patient·es touché·es jamais dans votre cabinet est pratiquement nulle[1]. Les symptômes sont souvent non spécifiques et les jeunes patient·es, et plus particulièrement les nouveau-nés et les nourrissons, sont incapables d’exprimer leurs symptômes. Conséquence: le diagnostic est souvent long à poser, les maladies progressent, entraînent souvent des handicaps mentaux et physiques, et il n’est pas rare qu’elles restent non identifiées et qu’elles soient fatales[2].

Diagnostic différentiel: la détection des troubles métaboliques et hormonaux

Pour éviter cela, un diagnostic précoce est essentiel. C’est pourquoi depuis 45 ans, le dépistage néonatal est pratiqué sur l’ensemble du territoire allemand. Ce qui a commencé à la fin des années 1960 avec la phénylcétonurie, a été inclus en 2005 dans le catalogue des prestations des caisses-maladie légales[1] et comprend aujourd’hui les troubles métaboliques et hormonaux suivants [3]:

  • Hypothyroïdie
  • Hyperplasie congénitale des surrénales (HCS)
  • Déficit en biotinidase
  • Galactosémie
  • Phénylcétonurie (PCU) et hyperphénylalaninémie (HPA)
  • Maladie du sirop d’érable (Maple Syrup Urine Disease, MSUD)
  • Déficit en acyl-CoA-déshydrogénase à chaîne moyenne (MCAD)
  • Déficit en 3-hydroxy-acyl-CoA-déshydrogénase à longue chaîne (LCHAD)
  • Déficit en acyl-CoA-déshydrogénase à très longue chaîne (VLCAD)
  • Anomalies du cycle de la carnitine
    ○ Déficit en carnitine-palmitoyl-transférase I (CPT-I)
    ○ Déficit en carnitine-palmitoyl-transférase II (CPT-II)
    ○ Déficit en carnitine-acylcarnitine translocase (CACT)
  • Acidurie glutarique de type I (GA I)
  • Acidurie isovalérique (AIV)
  • Tyrosinémie de type I
  • Déficits immunitaires combinés sévères (DICS)
  • Drépanocytose
  • Amyotrophie spinale 5q (SMA)
  • Mucoviscidose (fibrose kystique – MV)

Les acides aminés, les acides gras ou le sucre s’accumulent dans l’organisme

Si un résultat anormal ressort du dépistage néonatal, les modifications génétiques liées aux maladies métaboliques recherchées peuvent entraîner une inactivité ou une activité insuffisante des enzymes responsables de la dégradation de certains nutriments et produits métaboliques intermédiaires. Les acides aminés, les acides gras et les sucres ne peuvent plus être dégradés et les vitamines ne sont pas utilisées de manière adéquate.

Les mesures diététiques sont une partie importante du traitement

Les mesures diététiques, les changements d’alimentation et la supplémentation permettent souvent de lutter efficacement contre les maladies, ce qui a considérablement amélioré le pronostic des enfants concernés depuis l’introduction du dépistage [4;5;6].

Par exemple:

  • Le déficit en biotinidase peut être traité par l’administration de biotine à haute dose.
  • La phénylcétonurie peut être traitée en évitant les aliments qui contiennent l’acide aminé phénylalanine.
  • La mucoviscidose entraîne souvent une insuffisance pondérale due au fonctionnement limité du pancréas[7]. Pour maintenir un poids normal, une alimentation riche en énergie est essentielle.

Le succès de toutes ces mesures exige beaucoup de discipline de la part des parents et des enfants, parce que les premières années de la vie sont cruciales pour la croissance et le développement du cerveau.

Au-delà du dépistage: la nécessité d’un diagnostic différentiel élargi

Le dépistage néonatal n’a cessé de s’étendre au fil des ans, en dernier lieu par la recherche de la mucoviscidose[8]. Cependant, de nombreuses autres maladies rares apparaissent dès l’enfance. En cas de symptômes incertains, le sens diagnostique et un regard ouvert du ou de la médecin sont donc nécessaires pour explorer les diagnostics différentiels possibles.

Diversification menée par l’enfant: commencer à introduire d’autres aliments 

Dans la diversification menée par l’enfant (en abrégé: DME), le nourrisson n’est pas nourri comme auparavant avec des purées et des aliments pour bébés en petits pots ou préparés maison, mais il saisit de manière autonome des aliments appropriés, éventuellement cuits pour les rendre tendres, coupés en morceaux, qu’il porte à sa bouche. Le concept est toutefois ambigu. La traduction de l’anglais «baby led weaning» dans le sens «sevrage du lait maternel contrôlé par le bébé» ne doit en aucun cas être pris littéralement. En effet, cette tendance alimentaire relativement nouvelle ne concerne pas le sevrage proprement dit, mais le mode d’introduction de nouveaux aliments.

Cependant, la tendance qui entoure la DME suscite toujours des critiques; le risque d’apports insuffisants en fer est critiqué dans les milieux spécialisés, de même que l’absence possible de prévention des allergies. Traditionnellement, on procédait comme suit: à partir du cinquième mois de vie, on commençait par la purée légumes-pomme de terre-viande, complétée progressivement par d’autres aliments tels que des fruits, parallèlement à l’allaitement maternel aussi longtemps que la mère et l’enfant le souhaitaient[1]

La DME se dégage de ces recommandations. Au lieu de cela, le nourrisson doit décider lui-même ce qu’il veut manger à partir de l’âge de six mois. Selon l’Association allemande des sages-femmes (DHV), à l’âge de six mois, la plupart des enfants sont parfaitement en mesure de choisir eux-mêmes leur nourriture et de la porter à la bouche – en bref, de manger de manière autonome. La DHV parle ici de «diversification selon les besoins» et donne aux parents et aux sages-femmes des repères pour savoir quand le bébé est prêt à passer le cap [2].

Les signes que bébé est prêt pour la diversification sont les suivants:

  • intérêt manifeste pour la nourriture des parents, par exemple par la préhension
  • bébé est capable de saisir la nourriture  et de la porter à la bouche
  • bébé est capable de s’asseoir avec peu d’assistance
  • le réflexe de tirer la langue a disparu ou presque disparu
  • l’enfant est prêt à mâcher
  • l’enfant refuse la nourriture quand il n’a plus faim

La DHV souligne en outre les effets positifs du concept: le fait de tester et de se familiariser de manière autonome avec les aliments jetterait les bases d’une alimentation saine, préviendrait le surpoids et réduirait l’envie de sucreries. L’approche pourrait également être bénéfique pour la coordination main-bouche-œil. La DHV conseille enfin de rester calme et ne pas forcer si le bébé ne mange rien ou peu.

L’apport en fer et la prévention des allergies peuvent en pâtir

C’est là qu’interviennent l’Association professionnelle des médecins pédiatriques et juvéniles (BVKJ) et la Société allemande pour la médecine pédiatrique et juvénile (DGKJ)[1,3]. Elles entrevoient le risque d’apports insuffisants en nutriments en raison d’une alimentation trop restreinte du nourrisson.

Une étude du département de recherche sur la nutrition infantile (FKE) confirme cette hypothèse[4]. Ses auteurs arrivent à une conclusion claire: dans la diversification menée par l’enfant, la part de la diversification dans l’alimentation reste faible chez de nombreux enfants jusqu’à un stade avancé du deuxième semestre de vie, avec des effets négatifs sur la prévention des allergies et de la maladie cœliaque.

En outre, étant donné que les nourrissons consomment souvent moins d’aliments, la contribution de la diversification à l’apport énergétique est faible, en particulier au cours du second semestre de vie, lorsque les apports en nutriments du lait maternel seul ne suffisent plus. Plus spécifiquement, un apport suffisant en fer ne peut plus être garanti. De même, les parents n’avaient généralement pas modifié leurs propres habitudes alimentaires au point de permettre à l’enfant de trouver une offre alimentaire adaptée à ses besoins en «mangeant avec les grands». C’est pourquoi le FKE continue à recommander une alimentation mesurable et sûre à base de purées et à la cuillère.

On ignore encore quel concept finira par s’imposer. En particulier en ce qui concerne la diversification menée par l’enfant, on ne dispose jusqu’à présent que de données limitées pour évaluer cette forme d’alimentation. Selon la BVKJ, combiner les repas sous forme de purées, qui ont fait leurs preuves, et le fingerfood pourrait être un bon compromis pour garantir à l’enfant des apports optimaux tout en lui permettant de manger de manière autonome.

L’alimentation végétarienne et végane chez les bébés et les enfants en bas âge

Végétarien, végan, sans lactose – de nouvelles tendances alimentaires envahissent en permanence nos assiettes. Mais les jeunes enfants avec une alimentation végétarienne reçoivent-ils tous les nutriments nécessaires à leur développement?

Alimentation végétarienne de l’enfant en bas âge: veiller aux apports caloriques et protéiques

Que donne un régime végétarien chez les nourrissons et les enfants en bas âge? Une alimentation végétarienne équilibrée est possible même chez les bébés et les tout-petits et fournit suffisamment d’énergie et de nutriments[3]. Cependant, les parents doivent surveiller régulièrement la croissance de leurs enfants et s’assurer qu’ils consomment suffisamment de calories et de protéines. Les besoins en matière grasse des enfants en bas âge représentent 30 à 40 % de l’énergie totale, contre 30 % chez les adultes. Les produits à base de soja, les avocats ou, par exemple, le beurre noisette (avec modération) peuvent les couvrir[4].

Régime végétarien chez l’enfant: quelles sont les recommandations?

  • Pour que les enfants se développent au mieux avec un régime végétarien, il est particulièrement important qu’ils absorbent les nutriments suivants: des quantités suffisantes de protéines, d’iode, d’acides gras essentiels, de fer, de zinc et de calcium[3].
  • Les sources typiques de fer et de calcium pour prévenir un apport insuffisant en fer sont les haricots et les légumes verts (feuilles) tels que le brocoli ou les blettes[4].
  • Pour améliorer la disponibilité du fer, on peut par exemple boire des jus riches en vitamine C pendant les repas.
  • Par ailleurs, la vitamine B12 et la vitamine D sont essentielles à une bonne fonction sanguine et nerveuse[3;4].
  • De nombreuses céréales vendues dans le commerce sont enrichies en vitamine B12 et la vitamine D est produite par l’organisme à l’aide de la lumière du soleil[4].
  • En cas de besoin, la prise de compléments alimentaires, en particulier de vitamine B12, de vitamine D, de fer et d’iode, doit être envisagée.

Si tous ces éléments nutritifs sont correctement pris en compte, un régime végétarien bien pensé permet une alimentation saine à tous les stades de la croissance, de la naissance à l’âge adulte[3].

Il est déconseillé d’adopter une alimentation végane pour les nourrissons et les enfants en bas âge

On ne peut pas en dire autant d’un régime purement végan chez le nourrisson et l’enfant en bas âge. Selon le réseau «Gesund ins Leben» du Centre fédéral pour la nutrition (BZfE), il existe un risque de carence nutritionnelle qui peut mettre en danger la santé des enfants. C’est pourquoi le BZfE rejette un régime purement végan pour les enfants2. Le problème réside principalement dans le caractère trop peu varié de l’alimentation et plus l’enfant est jeune, plus le déficit en nutriments est élevé – principalement en vitamine B123. Mais les enfants manquent également de protéines, d’acides gras oméga-3 à longue chaîne, de calcium, de fer, d’iode, de zinc, de sélénium, de vitamines D et B24. La BVKJ recommande aux parents qui donnent une alimentation végane ou végétarienne à leurs enfants de demander conseil à un·e nutritionniste5.

[2] https://www.bzfe.de/ernaehrung/ernaehrungswissen/in-bestimmten-lebensphasen/wenn-kinder-kein-gemuese-moegen/vegane-ernaehrung-fuer-kleinkinder-ungeeignet/

[3] Koletzko B, Armbruster M, Bauer C-P: Ernährung und Bewegung im Kleinkindalter. Handlungsempfehlungen des Netzwerks „Gesund ins Leben – Netzwerk Junge Familie“, ein Projekt von IN FORM. Monatsschrift Kinderheilkunde 2013

[4] Richter M, Boeing H, Dorle Grünewald-Funk et al.: Vegane Ernährung. Position der Deutschen Gesellschaft für Ernährung e. V. (DGE). Ernährungs Umschau 63, 92-102 (04/2016)

https://www.aerzteblatt.de/nachrichten/99334/Vegane-und-vegetarische-Ernaehrung-Kinderaerzte-raten-zu-Beratung?rt=0090fd140b44404d27aa9c8cbdf1439c

Troubles de l’alimentation chez les jeunes enfants: que cachent-ils? 

Environ 15 à 25 % des nourrissons en bonne santé souffrent de troubles de l’alimentation[1]. S’ils persistent, ils peuvent mettre à rude épreuve la relation parents-enfants. Problème: ils sont souvent difficiles à diagnostiquer. Il n’est pas rare qu’un trouble précoce de l’alimentation soit associé à un trouble de la croissance staturo-pondérale.

En effet, pour le ou la pédiatre, distinguer ce type de trouble de problèmes d’alimentation temporaires est tout sauf simple. Lorsque le diagnostic de «trouble de l’alimentation précoce» est posé, les parents et l’enfant ont souvent des mois de souffrance derrière eux.

Les causes possibles d’un trouble alimentaire de la petite enfance sont multiples, mais n’est à rechercher que dans un quart des cas environ dans une cause organique, par exemple une maladie gastro-intestinale ou une maladie chronique. Dans la plupart des cas, le problème vient des personnes de référence, c’est-à-dire généralement des parents[1].

Dans de nombreux cas, le refus de manger du nourrisson crée un cercle vicieux dont les parents ou les personnes de référence ont du mal à sortir. Une nourriture suffisante est une condition fondamentale pour que l’enfant grandisse de manière optimale[1]. Une relation parent-enfant pathologique n’est pas nécessairement à l’origine du problème. Au contraire, le déclencheur peut même être très simple[2].

En effet, la nature, la quantité et le moment où les repas sont proposés sont des facteurs déterminants pour l’alimentation du nourrisson. S’ils ne correspondent pas à ses besoins ou – aussi bête que cela puisse paraître – si la consistance et le goût ne correspondent pas aux préférences de l’enfant, il peut se mettre à refuser la nourriture[2]. Les attentes des parents ou des proches ne concordent pas avec les besoins de l’enfant. Il y a de la frustration des deux côtés: les attentes des parents ne sont pas satisfaites, les besoins de l’enfant ne sont pas comblés[2].

En raison de leur inquiétude, les parents ou les personnes de référence n’attendent pas suffisamment avant le repas suivant et proposent de plus en plus fréquemment et avec insistance des encas que l’enfant refuse souvent complètement ou en partie[2]. L’inquiétude et la frustration augmentent – ce que ressent également l’enfant qui, à son tour, se sent accablé et frustré et refuse de manger de manière répétée – ce qui crée un cercle vicieux pour toutes les personnes concernées.

Refaire du moment du repas une expérience positive

Le comportement alimentaire et le moment des repas jouent alors un rôle déterminant dans la relation parents-enfants. Si l’enfant comprend qu’il ne mange pas d’abord pour lui-même, mais pour ses parents ou son entourage, le moment des repas devient une soupape, un levier pour récompenser et punir[2]. Sans l’aide d’un professionnel, il est difficile de sortir de cette spirale de rejet et de frustration réciproques. L’objectif est d’intervenir le plus tôt possible et d’aider les parents à refaire de l’alimentation une expérience positive et le moyen de satisfaire les besoins de l’enfant.

Identifier les problèmes, proposer des solutions

L’éducation des parents est la première étape pour résoudre le problème. Ce n’est qu’en se rendant compte qu’ils sont dans un cercle vicieux qu’ils pourront le briser. Les sentiments de culpabilité et de frustration sont alors plus faciles à surmonter. C’est indispensable avant de mettre en œuvre les changements de comportement et les règles nécessaires dans un deuxième temps, par exemple[1,2]:

  • introduire et s’en tenir à des repas réguliers, à heures fixes
  • n’autoriser les encas que si l’enfant mange suffisamment aux repas
  • répondre aux souhaits alimentaires de l’enfant
  • arrêter de donner à manger à l’enfant en cas de rejet clair
  • ne jamais forcer l’enfant à manger

Dans de nombreux cas, il est possible de résoudre le problème de cette manière ou du moins de détendre nettement la situation et de prévenir un éventuel trouble de la croissance, à condition que les règles élaborées dans l’idéal avec le ou la pédiatre soient systématiquement respectées. Des centres spécialisés peuvent aider et devraient être associés au traitement à un stade précoce.

Repas partagés, apprentissage alimentaire et activité physique

L’apprentissage de la nourriture et la promotion de l’activité physique jouent également un rôle clé dans l’alimentation de l’enfant au cours de sa première année de vie. En voyant qu’on répond à ses signaux, il apprend à développer un comportement alimentaire favorable à la santé. Le temps partagé de l’allaitement et de l’alimentation renforce en outre le lien entre les parents et l’enfant.

En outre, une activité physique suffisante favorise le développement sain du nourrisson, mais la mère qui allaite profite également d’un mode de vie physiquement actif. L’objectif est de faire en sorte qu’une alimentation équilibrée et une activité physique suffisante deviennent une habitude précoce, ce qui aura une influence positive sur le comportement alimentaire et sportif ultérieur6.

Que se passe-t-il après l’âge de 1 an? Lisez ici tout ce que vous devez savoir sur le thème de l’alimentation de la petite enfance.

L’allaitement est ce qu’il y a de mieux pour les bébés. N’utiliser des aliments pour nourrissons que sur les conseils d’un·e pédiatre ou d’un·e autre professionnel·le de santé.